Rucher école du Montat, initiation à l'élevage de reines - mai 2014

Elevage de reines, le simple énoncé de cette pratique fait rêver. Voici un compte-rendu rapide (et bien sûr incomplet) des séances consacrées à cet apprentissage au Rucher école du Montat.

Pour une description complète et détaillée des opérations,
se reporter au dossier "Elevage de reines / méthode du Rucher école de Réalmont (81)"
dans la rubrique Pratiques apicoles. 

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samedi 3 mai
La première séance s'est déroulée avec la participation d'une vingtaine d'adhérents, des plus débutants aux plus expérimentés, tous attentifs, tous passionnés.
 


Dans un courriel, Guy Delpuech nous avait annoncé ainsi le programme de la journée :

"Le mois de mai convient très bien à l'élevage de reines, nous allons comme chaque année, essayer de greffer et de faire élever à une colonie quelques cellules royales.
Nous appliquerons la méthode mise au point par le Rucher Ecole de Réalmont (Tarn) qui nous permet de faire les opérations sur une journée sans constituer un Starter (1,5 kg environ d'abeilles dans un boite, sans reine, pour amorcer l'élevage comme dans les méthodes traditionnelles)." 

Il faut d'abord choisir une ruche bien peuplée et préparer 2 ruchettes superposées, séparées par une grille à reine. Celle du haut recevra le cadre portant les 2 barrettes avec double rangée de cupules. Dans chacune d'entre elles,  sera déposée une larve minuscule destinée à devenir, si l'opération est réussie, une jeune reine.

Entre la ruche "éleveuse" et les ruchettes, ne pas oublier la toile de jute qui permet aux abeilles de progresser. Et ne pas oublier l'enfumoir. Car une fois secoués tous les cadres de la ruche au dessus de la toile, il y a beaucoup d'abeilles dans la nature. Nous avons pu constater leur nette préférence pour le jaune vif ! 

Très important, s'assurer que la reine (ici marquée d'un point vert fluo) franchit bien le seuil de la ruchette. Elle n'apprécie pas beaucoup la lumière et la suivre dans sa progression est un peu acrobatique. 


   
   
  

Aidé de son enfumoir, Michel Bétaille accompagne patiemment les dernières abeilles.

Après un repas fort animé, retour au rucher pour la partie la plus délicate : le greffage des larves ou picking. Première étape, découper dans un cadre de la ruche sélectionnée, un rectangle de couvain ouvert contenant des larves juste nées. Ceci nécessite de bons yeux et des gestes précis et tranquilles. Loupe et lampe sont bienvenues. Chacun a pu faire et refaire. C'est le but de ces journées d'apprentissage. Difficile d'y arriver sans un minimum d'entraînement : les larves sont minuscules, il ne faut surtout pas les retourner, ni les blesser, ni les laisser trop longtemps à l'air libre. Les abeilles ne construisent de cellule royale qu'autour d'une larve absolument intacte.
 


  
   
   
 

Dernière étape de cette journée, replacer les barrettes greffées dans la ruchette du haut sans oublier de nourrir copieusement la colonie (mélange de pollen et de miel) afin de stimuler l'élevage de reine. Une visite est prévue dans 2 jours.



 

 

lundi 5 mai
Visite des barrettes greffées le samedi. En haut, 2 cellules seulement sont en cours de construction. En bas aucune. Guy et Michel décident de pratiquer un surgreffage sur la barrette du bas. Ils sont venus accompagnés d'Emile. Ce dernier pratique le greffage avec une belle maîtrise que nous avons filmé pour vous.
Voir ci-dessous, la vidéo du picking. 


  
  
  




Vidéo du picking



Emile nous donne aussi un repère fort utile pour le choix des larves : au stade optima de greffage, leur forme incurvée s'inscrit dans un demi-cercle, ni plus, ni moins. Au fond de chaque cupule, il conseille de mettre une goutte de gelée royale (diluée ou non dans de l'eau).  

 

jeudi 8 mai 
Voici le message reçu de Guy Delpuech : "Ce matin, nous avons été vérifier avec Michel et Emile l'efficacité du surgreffage pratiqué lundi dernier. Les résultats sont super encourageants : 9 cellules sur 10 et seulement 2 sur 10 pour le greffage du samedi 3 mai, ce qui est très moyen mais parfaitement acceptable pour des mains novices.

  

  
 

Rien ne remplace l'oeil et la main experte d'Emile, spécialiste du sujet. Nous avons encore beaucoup à apprendre !
Peut-être sera t-il là à notre prochaine réunion, le 7 juin ? 

lundi 12 mai
Toutes les cellules royales ont été munies de "bigoudis" pour protéger les jeunes reines lors de l'éclosion.



 

jeudi 15 mai
Le moment est venu d'utiliser ces cellules. Dans les 2 premières, les reines étaient nées mais une seule était vivante. Sur les 9 cellules du surgreffage, il en restait sept. 4 cellules ont été placées dans des ruchettes du lycée afin d'augmenter le cheptel, 1 dans une ruchette appartenant à Emile, 2 pour un nouveau professeur du lycée qui s'occupe également d'apiculture.

samedi 17 mai
Michel a été ouvrir les bigoudis de protection pour éviter la destruction des cellules et libérer les reines nées dans toutes les ruchettes. L'acceptation de la jeune reine par les ouvrières nécessite une mise en contact progressive. Il existe plusieurs méthodes. L'une d'entre elles consiste à introduire la nouvelle reine, seule dans une mini-cage placée entre les cadres de la ruche. Il faut alors venir la libérer au bout d'un ou 2 jours.
On peut aussi profiter de ce moment pour la marquer, si possible avec une encre à l'eau moins nocive que la peinture acrylique à séchage rapide.


  

Peut-être, pourrons-nous profiter de la disponibilité d'Emile et de la ruche encore configurée pour élever une nouvelle génération de reines, mais c'est le début d'une autre histoire...


pour la Ruche du Quercy
Compte-rendu, photos et vidéo : Anne Kimmel
 

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