Séance du 21 avril 2012

Rucher école de Rocamadour

Séance du 21 avril 2012

 

Le programme de la séance a été modifié par rapport à ce qui était prévu originellement, le mauvais temps nous ayant contraint à une séance dont l’essentiel s’est déroulé à l’intérieur. Nous avons pu toutefois profiter d’une éclaircie pour aller voir les deux ruches qui ont été préparées fin mars pour une division en éventail au mois de mai.

En introduction de séance, le Président a rappelé que le 12 mai prochain se tiendrait à Souillac la foire PRINTANIA  où le Rucher école de Rocamadour animera un stand. Un point sur l’organisation a été fait.

Arrivant au début d’une période d’essaimage, le Président a demandé aux volontaires pour récupérer des essaims de se faire connaître. Une liste de noms a été établie.

Michel POUX a ensuite distribué les traitements anti-varroa à ceux qui avaient demandé leur livraison au Rucher école de Rocamadour. Ceux qui ont été oubliés, suite à un dysfonctionnement qui ne nous est pas imputable, seront servis ici même le 5 mai par le Président du GDSA.

La séance s’est poursuivie autour de discussions, questions/réponses où René THEREYZOL nous a fait partager sa grande expérience en apiculture.

La récupération d’essaims sauvages

1/Essaims installés dans un mur.

Ce cas est un assez compliqué et long à mettre en oeuvre. Il faut préalablement préparer une ruchette percée d’un trou de 5cm de diamètre environ au centre de l’une des grandes faces. Côté intérieur de ce trou, on fixe un chasse abeilles en losange. On garni la ruchette d’un cadre avec du couvain contenant des œufs et des larves, d’un cadre de nourriture et on complète avec des cadres de cire gaufrée.

La ruchette doit être placée contre le mur au niveau du trou de sortie des abeilles et l’ensemble doit être parfaitement colmaté de manière à obliger les abeilles à passer par la ruchette pour sortir de la ruche sauvage installée dans le mur.

Les abeilles en rentrant dans la ruchette, à cause du chasse abeilles, ne peuvent plus retourner dans leur colonie d’origine et s’installent petit à petit dans la ruchette. Elles se mettent à nourrir de jeunes larves présentes sur le cadre de couvain introduit, pour faire une nouvelle reine. L’opération est assez longue et dure environ 1 mois. Au bout de cette période, la ruchette peut être déplacée et on bouche définitivement le trou présent dans le mur. La reine de l’essaim sauvage n’est pas récupérée au cours de cette opération

2/ Essaims installés en hauteur et utilisation du « Paillou »

Ces essaims, issus de nos ruchers, se trouvent à partir de fin avril et jusqu’au mois de juin lors de belles journées ensoleillées. L’essaimage a lieu, la plupart du temps, entre 12H00 et 15H00 et les abeilles restent au départ dans un périmètre proche de la ruche souche.

René utilise généralement un cône de paille à l’ancienne ou « paillou » dans lequel il a pris soin d’installer une sorte de croisillon afin que les abeilles puissent s’accrocher. Si on n’a pas de « paillou », on peut aussi utiliser un carton. Le récipient en plastique est à éviter car les abeilles n’arriveraient pas à s’accrocher.

Avant la récupération proprement dite et afin de stabiliser l’essaim, on peut le couvrir légèrement d’eau à l’aide d’un pulvérisateur ce qui permet de resserrer les abeilles et d’éviter qu’elles ne s’enfuient un peu plus loin. Les jeunes reines présentes dans ces nouveaux essaims ne sont pas fécondées la plupart du temps et cela rend les essaims assez instables.

Si l’essaim est placé sur une branche, on place le « paillou » sur l’épaule et on se positionne au-dessous de l’essaim de manière à faire tomber l’essaim à l’intérieur. Il est préférable de bien se protéger car même si l’essaim vient de se former et que les abeilles sont sensées être gorgées de miel, elles peuvent se révéler agressives lors des opérations de récupération.

Si l’essaim est placé ailleurs, on peut utiliser la brosse souple afin de faire renter les abeilles dans le « paillou ».

Une fois que cette opération est terminée et que les abeilles sont dans le « paillou » (ou le carton), on peut soit verser le « paillou » directement au dessus des cadres de la ruchette, soit verser le « paillou » sur un drap de couleur claire, sur lequel on aura placé la ruchette. Il faudra à ce moment-là vérifier que les abeilles entrent bien dans la ruchette et les y aider si nécessaire avec l’enfumoir. Après avoir attendu que les dernières abeilles sont entrées, il est recommandé de fermer la ruchette et de la placer pendant 24 heures dans un endroit frais et sombre comme une cave, cela évitera que les abeilles ne quittent la ruchette où on les a introduites. Le lendemain seulement, on installera la ruchette à sa position définitive dans le rucher, sans qu’il soit besoin de la déplacer à plus de 3 Km

3/ Essaims installés depuis longtemps – présence de cadres bâtis et de couvain

Le Rucher Ecole de Rocamadour est contacté régulièrement par des vacanciers découvrant, à leur arrivée dans leur maison de vacances, des essaims importants installés entre des volets et une fenêtre ou à d’autres endroits pas forcément très accessibles.

Ces essaims se sont fixés depuis plusieurs jours et ont bâti des cadres de cire où l’on trouve un important couvain. Ils sont généralement en hauteur (1er ou 2ème étage) et il est recommandé d’intervenir par l’extérieur de l’habitation.

Il va falloir découper les cires de manière à les descendre petit à petit. René THEREYZOL nous a montré un outil de sa fabrication, permettant de saisir les cires de couvain et de miel sans les écraser. (voir section 3 intitulée « Les « bonnes astuces et idées » de René THEREYZOL »).

Il faut préalablement bien enfumer l’essaim. On pique l’outil au plus haut de chaque cire, et au plus près de l’arête d’accroche de l’essaim ; puis, à l’aide d’un couteau ou d’un cutter, on découpe la cire. Les cires contenant le miel ou le couvain sont ramenées au sol à l’aide de l’outil.

Les cires contenant le miel sont éliminées pour la plupart après en avoir soigneusement brossé les abeilles.

Les cires contenant le couvain sont quant-à elles, découpées afin de fixer à l’aide de fil de fer le maximum de couvain sur des cadres de corps vierges. Cette opération est très longue et il est très difficile de repérer la reine. On laissera la ruche ou la ruchette sur place jusqu’au soir afin qu’un maximum d’abeilles s’y installent.

 
La division en éventail – théorie

La division en éventail a pour but de développer un nombre important de nouvelles colonies (jusqu’à 5) à partir d’un essaim sélectionné pour ses qualités :

Tenue des abeilles sur les cadres
Forte productivité de miel
Absence d’agressivité

La première étape consiste à placer un corps de ruche équipé de cadres de cire gaufrée sur la ruche à diviser. Il faut remplacer deux cadres bâtis et remplis de pollen de la partie basse par deux cadres de cire gaufrée. Les cadres de pollen récupérés doivent être placés en position identique mais cette fois dans le corps de ruche rajouté. Ceci va conduire les abeilles à monter dans ce nouveau corps de ruches et à venir construire les cires. Les cires nouvellement bâties attireront la reine qui viendra y pondre.

Il faudra attendre 25 jours avant de procéder à la deuxième étape qui consiste à « orpheliner » la ruche. L’apiculteur prélèvera un ou deux cadres de couvain et prendra la reine qu’il placera dans une ruchette avec un cadre de nourriture et des cadres de cires gaufrées. La ruchette sera ensuite déplacée à plus de 3 km du rucher d’origine.

Il faudra attendre 9 jours avant de procéder à la division en éventail proprement dite. Ce temps est le temps nécessaire pour que les abeilles aient créé des cellules royales dans l’ensemble des deux corps de ruche.

Cette troisième étape consiste à placer de 4 à 5 ruchettes à l’arrière de la ruche à double corps.

Après ouverture de la ruche, l’apiculteur prendra les cadres et les placera, les uns après les autres, dans les ruchettes placées à l’arrière. Les ruchettes seront remplies ainsi progressivement avec à la fois des cadres du corps supérieur et des cadres du corps inférieur. L’apiculteur devra vérifier que le nombre de cellules royales par ruchette est sensiblement le même d’une ruchette à une autre.

Une fois la division en éventail terminée, l’apiculteur déplacera 4 des 5 ruchettes formées à plus de 3 km du lieu d’origine. La ruchette la moins populeuse prendra la place de la ruche d’origine afin de recevoir les dernières butineuses.

La pratique au Rucher de Rocamadour :

Deux ruches du Rucher Ecole de Rocamadour ont été préparées (ruches 10 et 11) pour une division en éventail. La pose du deuxième corps s’est faite fin mars. Une éclaircie nous a permis d’aller nous rendre compte du niveau de ponte dans les corps supérieurs. Il s’est avéré que malgré le mauvais temps du mois d’avril, l’une des ruches (la ruche 10) s’était fortement développée et le niveau de ponte dans le corps supérieur était important. La deuxième ruche était moins avancée.

La division en éventail devrait avoir lieu à la prochaine séance du 5 mai. Au préalable, René THEREYZOL avec un petit groupe auront été orpheliner les deux ruches.

 

Les « bonnes astuces et idées » de René THEREYZOL

1/ L’outil de récupération de cires bâties :

Il s’agit d’un outil simple réalisé à partir d’un liteau de bois dans lequel on a fixé une rangée de pointes.

2/ La ruche à trois essaims

René THEREYZOL a modifié un corps de ruche « Dadant standard » pour y installer trois petits essaims, chaque essaim étant séparé par une grille à reine.

Il a mis au point un plancher à trois entrées afin d’aménager des entrées sur les trois des quatre côtés de la ruche.

Les grilles à reine sont faites avec deux grillages séparés d’un centimètre environ pour éviter que les reines ne puissent entrer en contact à travers la grille.

Ce type de ruches permet de développer trois essaims en parallèle et de bénéficier de la chaleur d’un grand nombre d’abeilles. Il permet de se constituer une réserve d’essaims.

Les essaims créés sont par contre de petite taille car ils sont installés sur 3 cadres et ils arrivent très rapidement à occuper l’espace alloué.

 
La séance a pris fin à 17H15.